La Villa Icaria, rappelant la proposition utopique d’Étienne Cabet, cherche à établir une nouvelle relation entre la campagne et la ville, créant un lieu de rencontre, une opportunité de remplir à nouveau l’environnement rural d’activités urbaines contemporaines. Ses volumes se mêlent à la nature sur les rives du Tage. Ses solides et ses cavités décrivent cette double qualité. La pierre, l’organicisme rural et l’ombre, cèdent la place au verre, à la lumière et à l’espace synchronique.
L’étage de l’édifice déploie deux étreintes, qui vient et qui habite, créant une petite ville articulée autour de deux cours-places. Ces volumes alternent des espaces intérieurs de deux types : ceux qui sont traversés par le paysage et ceux qui sont abrités à l’intérieur des volumes de pierre, capturant des fragments visuels. L’ensemble de la construction est l’œuvre de maçons locaux et les matériaux locaux ont prévalu dans ce retour à l’essentiel, les finitions sont brutes : les voûtes en béton apparentes, l’enduit rustique des murs intérieurs et les sols en béton ciré renouant avec la logique du rural .
Perméabilité, continuité spatiale et intimité se succèdent. La maison vise, en somme, à offrir une alternative à la ville, mais liée à elle ; un lieu de retour aux origines, créant un refuge où développer l’activité technologique hyper-connectée du 21ème siècle. Le projet comprend différentes intentions -recherche des meilleures vues sur la rivière, conservation des arbres existants, durabilité, autosuffisance- pour configurer un ensemble avec du sens.
Architectes : Arquitectura al descubierto ; Superficie : 450 m² ; Année : 2020 ; Photographies : Imagen Subliminal ;