La Doyenne est un projet de rénovation et d’agrandissement d’une maison victorienne construite en 1887, à quelques pas du Square Saint-Louis à Montréal. Dans un environnement bâti à haute densité caractéristique du Plateau Mont Royal, le principal défi pour répondre au désir de ses nouveaux occupants était de concevoir une extension dans la cour arrière en préservant leur intimité des bâtiments latéraux et arrière.
La singularité du projet vient de l’intégration de multiples variations de niveau de plancher. On entre dans la maison par le salon, situé à un demi-niveau au-dessus de la rue, pour rejoindre la cour arrière, légèrement en retrait dans le jardin. Cette intervention vise à créer un décalage en hauteur par rapport au niveau des terrasses voisines tout en renforçant la verticalité des volumes intérieurs. Les proportions de la salle à manger et de la cuisine sont alors perçues comme des espaces à double hauteur.
L’enveloppe extérieure de la maison intègre plusieurs dispositifs visant à préserver l’intimité de ses occupants tout en laissant entrer la lumière; les lames en acier devant la fenêtre de la chambre ainsi que les panneaux en acier massif sur les fenêtres latérales réduisent les vues latérales. Enfin, les lucarnes et les cages d’escalier laissent entrer une lumière zénithale au cœur de la maison.
A l’intérieur, le majestueux escalier à l’entrée de la maison est conservé et restauré. Il reste la pièce maîtresse de la maison tout en créant une relation avec les nouveaux éléments. Deux escaliers sont ajoutés; le premier relie le salon à la salle à manger. Le second, un escalier hélicoïdal mène à la terrasse sur le toit. Les deux sont unis par leur ton vert impérial inspiré de l’histoire du bâtiment.
La palette du projet est composée à la fois de matériaux nobles tels que les parquets en chêne et les meubles en bois caractéristiques des vieilles demeures bourgeoises, et de matières premières comme les plans de travail en acier inoxydable dans la cuisine et les salles de bains.
La Doyenne capitalise ainsi sur la densité de son environnement pour dévoiler un projet intimement intégré à son environnement. Réparti sur 4 niveaux, sa spatialité intérieure est un espace continu accentuant l’interaction entre les pièces de la maison.